Les Boursiers du réseau RAMR2D

RAMR2D > Boursiers > Alassane DIALLO

CEA affiliés :

  • CEA Mines et Environnement de Côte d’Ivoire (MEM) en Côte d’Ivoire
  • CEA émergent Mines et Sociétés de l’Institut Supérieur des Mines et Géologie de Boké (ISMGB) en Guinée.

Supervision :

Mouna FAHR, Faculté des Sciences, Université Mohammed V de Rabat, fahr@um5r.ac.ma

Co-supervision :

Alphonse YAO, Institut National Polytechnique Félix HOUPHOUET BOIGNY, Yamoussoukro, Côte d’Ivoire, alphonse.yao@inphb.ci

Autres Supervisions et contributions : 

Abdelaziz SMOUNI, Faculté des Sciences, Université Mohammed V de Rabat, a.smouni@um5r.ac.ma

 

Publications

Lead and Zinc tolerance and accumulation in metallicolous and non-metallicolous populations of Peganum harmala L: potential use in phytostabilization, https://doi.org/10.1080/10889868.2023.2277922

 

 

RAMR2D > Boursiers > Alassane DIALLO

Date de début : 01/11/2021
Date prévisionnelle de soutenance de thèse : Décembre 2024
Profil ORCID
: 0009-0003-5700-2277

Intitulé :
Analyse d’espèces végétales natives de sites miniers en Côte d’Ivoire et au Maroc et développement de procédés de phytorestauration : perspectives d’application méthodologique en Afrique de l’Ouest 

Résumé du projet scientifique
Les activités minières en Afrique sont significatives, représentant 10 % de la production mondiale et abritant 30 % des ressources minières. Cependant, ces activités ont des impacts négatifs majeurs sur les écosystèmes et la biodiversité. La phytoremédiation émerge comme une alternative écologique et abordable pour restaurer les sites miniers dégradés, principalement dans les pays en développement. Toutefois, en Afrique de l’Ouest, les études sur ces problématiques sont rares à l’échelle territoriale. Cette thèse vise à développer une approche inclusive en analysant les espèces végétales dominantes dans des sites miniers en Côte d’Ivoire et au Maroc. Après la caractérisation de la contamination, des espèces tolérantes et hyperaccumulatrices seront identifiées et soumises à des analyses physiologiques et biochimiques. Ces travaux permettront de proposer des solutions innovantes pour la phytoremédiation adaptée aux écosystèmes miniers dégradés, favorisant ainsi le transfert de connaissances et de technologies à l’échelle régionale.

Synthèse des résultats obtenus :

Cette étude a mené une analyse complète des réponses morphologiques, physiologiques et biochimiques au plomb (Pb) et au zinc (Zn) dans trois populations métallicoles (MP) et une population non métallicole (NMP) de P. harmala. Les sols des sites marocains présentaient une faible teneur en matière organique et des concentrations élevées de Pb et de Zn, ce qui indique une contamination importante. L’exposition au Pb et au Zn a significativement réduit la biomasse aérienne dans la NMP, la MP-Mibladen et la MP-Aouli par rapport à la MP-Zaida. La biomasse racinaire a également diminué de manière significative dans le NMP par rapport au MP. La teneur en anthocyanes était notablement plus élevée dans MP-Zaida sous exposition au Pb. La teneur en proline et les activités des enzymes antioxydantes étaient significativement plus élevées dans le NMP que dans le MP sous exposition au Pb et au Zn. La NMP a accumulé des niveaux plus élevés de Pb et de Zn à la fois dans les racines et les parties aériennes par rapport à la MP, ce qui suggère une accumulation plus importante mais une tolérance plus faible. MP-Zaida a montré une accumulation de métaux plus faible et une tolérance plus élevée, ce qui en fait un candidat prometteur pour la phytostabilisation.

Insertion du projet de thèse dans le milieu scientifique local, régional, international :

Apporter des solutions durables construites et acceptées par l’ensemble des acteurs afin d’orienter l’activité minière vers une responsabilité accrue devient un défi majeur, car les impacts vont s’additionner à ceux des changements climatiques, l’ensemble induisant des conséquences sévères pour les populations, leur condition de vie et de santé : il devient urgent de conjuguer ces problématiques inclusives pour un développement réduisant simultanément les empreintes environnementales négatives (Hund et al 2020), objectif décliné dans le cadre spécifique des objectifs du développement durable (ODD) et de l’activité minière extractive en général (Mapping Mining SDGs).

La préservation et la restauration des écosystèmes miniers et de leur biodiversité est ainsi un challenge sociétal majeur pour préserver les chances d’améliorer le bien-être et la santé des populations (ONUPNUE, 2018 ; Sommet 2020 – Nations unies sur la biodiversité) et en accord avec la priorité « transition verte » du dialogue politique de haut niveau entre l’Union Africaine et l’Union Européenne (https://ec.europa.eu/info/research-and-innovation/strategy/strategy-2020 2024 /europeworld /international-cooperation/eu-africa-cooperation/green-transition-priority).

Dans ce sens en particulier, la dégradation du fonctionnement des écosystèmes « miniers » et de leur biodiversité est un axe majeur à adresser en Afrique de l’ouest ou l’indice de Biodiversité vivante a diminué de 65% entre 1970 et 2016, lié à 40% aux changements d’usage des terres et des océans (WWF living planet report, 2020), changements estimés à minima à 6% issus de l’activité minière dans les zones protégées (Rachel et al. 2019).

Au Maroc, les aspects environnementaux liés aux activités minières font partie des chantiers importants auxquels le pays accorde de plus en plus d’importance. Le Code minier 2015 (loi 33/13 du 1er juillet 2015) en est l’expression législative incluant plusieurs mesures relatives à l’environnement.

L‘Université Mohammed-V, la plus ancienne et l’une des plus importantes universités du pays, participe activement à ce grand chantier et a fait de « l’environnement » un de ses axes stratégiques prioritaires de recherche. Les enjeux de préservation et valorisation de la biodiversité en général et des plantes adaptées au contexte minier, et hyperaccumulatrices de métaux sont mondiaux à la fois pour restaurer les environnement dégradés (phytostabilisation, dépollution), pour bio-recycler des métaux (phytomining) et préparer les filières futures de développement durable.

Perspectives après l’achèvement de la thèse :

J’aimerais faire un postdoc pour rester dans le cadre de la recherche