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  • Institut Supérieur des Mines et Géologie de Boké (CEA – Mines et Sociétés)
  • Institut National Polytechnique Félix Houphouët Boigny d’Abidjan (CEA – Mines et Environnement)
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Intitulé : 
Evaluation de l’impact environnemental et social des activités de l’exploitation artisanale de l’or dans la préfecture de Siguiri, République de Guinée : analyse pluridisciplinaire par Télédétection, Système d’Information Géographique (SIG) et approche communautaire.

Résumé du projet scientifique
L’objectif majeur de ce projet est de permettre le développement d’une stratégie partagée par les acteurs locaux pour le développement raisonné des EMAPEs (Exploitation Minière Artisanale à Petite Échelle), en favorisant la mise en capacité des orpailleurs à mieux appréhender les conséquences environnementales et sanitaires de leurs choix technologiques sur les territoires. 

Le territoire démonstrateur choisi est la région de Siguiri qui concentre l’essentiel du potentiel aurifère guinéen. Cette région se situe dans le prolongement des ceintures aurifères maliennes et burkinabés de classe mondiale (métallogénie Birimienne). Outre deux exploitations industrielles, la SAG (AngloGold) et la SMD (NordGold), une en projet de développement, la SMM (Managem) et nombre de permis d’exploration plus ou moins actifs, la région concentre une multitude d’exploitations artisanales et de petite échelle, depuis plusieurs siècles. Cette exploitation artisanale de l’or a des impacts environnementaux et sociaux notables: destruction massive des terres cultivables; destruction du couvert végétal, entraînant une exposition croissante des sols à l’érosion et à la sécheresse; turbidité croissante des eaux de surface qui rend difficile l’existence même d’autres usages ; ainsi que la pollution des eaux de surface et des eaux souterraines à l’arsenic, au mercure et au cyanure, avec des impacts sanitaires sur les populations riveraines. 

La télédétection a été utilisée depuis plusieurs décennies pour le suivi des impacts environnementaux sur les sols et les eaux (drainages miniers acides) depuis l’espace. De récents travaux ont révélé l’intérêt des données satellite spatiales publiques pour le suivi des impacts environnementaux de l’orpaillage en Afrique de l’Ouest, dont l’emprise au sol évolue rapidement (en fonction de la découverte de nouveaux sites). La dispersion spatiale des rejets miniers et des exploitations artisanales peut être suivie par télédétection couplée à des mesures de terrain, pour étalonnage. La présence de métaux dans ces rejets miniers est potentiellement une source de contamination des sols et des eaux, avec des impacts sanitaires documentés. Dans ces milieux pollués, les microorganismes jouent un rôle essentiel car ils sont impliqués dans les mécanismes biogéochimiques contrôlant le comportement de nombreux éléments toxiques dont certains utilisés ou libérés lors de l’extraction de l’or. Les communautés microbiennes peuvent en effet précipiter les éléments toxiques en solution et ainsi dépolluer les eaux de drainage d’exploitations. Ainsi, apporter des solutions de remédiation pour les sols et les eaux. 

Si de nombreux travaux scientifiques s’intéressent aux enjeux géologiques, sociaux, économiques, environnementaux ou historiques de l’activité d’orpaillage en Afrique de l’Ouest, peu proposent des solutions pratiques pour mettre en capacité les populations impactées à remédier aux problématiques que le développement de cette activité génère pour les territoires concernés. 

La question du transfert de connaissances entre sciences et société représente ainsi un enjeu capital pour accompagner cette mise en capacité des acteurs locaux à se saisir des problématiques territoriales engendrées par le développement de l’orpaillage, en mettant en évidence les mécanismes de diffusion des polluants métalliques principaux dans les milieux, et en coconstruisant les premiers moyens d’action, dans une logique séquentielle d’évitement, de réduction, et de compensation des impacts environnementaux de l’activité d’orpaillage. 

Insertion du projet de thèse dans le milieu scientifique local, régional, international :
Ce projet de thèse s’inscrit dans le cadre de l’étude environnemental et social d’un espace minier caractérisé par l’exploitation artisanale de l’or ainsi qu’industrielle au Nord-Est de la Guinée.
Géologiquement, c’est une zone aurifère du Birimien dont l’embranchement se poursuit jusqu’au Ghana en passant par le Mali, le Burkina et la Côte d’ivoire. Cet ensemble géologique est caractérisé par l’activité d’orpaillage, qui est l’une des plus vielle de la sous-région.

L’approche multi- disciplinaire mobilisée à travers la télédétection, les sciences humaines et sociales pour traiter la problématique est déjà appliquée dans d’autres pays de la sous-région (Niger, Sénégal et Côte d’ivoire). Les résultats de ce travail s’inscriront dans le milieu scientifique local avec répercussion sur le monde scientifique international grâce à l’implication des plusieurs acteurs (publics, communautés, entreprises minières etc.).